Nos dépendances

[Ecrit le 19 novembre 2023]
Sommaire
L’actualité internationale est dense. Les conflits géopolitiques de ces dernières années ainsi que nos choix politiques passés ont mis en exergue de profondes dépendances vis-à-vis du reste du monde. En parallèle, les mouvements politiques ont révélé leur incapacité à trouver des compromis aux grands problèmes de la France et le contexte économique vient rendre plus difficile l’atteinte de nos objectifs par un renchérissement du coût du crédit.
Deux constats s’imposent :
1. Nos besoins en matières premières sont de plus en plus importants (voitures électriques, informatiques, énergies renouvelables, centrales nucléaires). L’Europe devra sécuriser ses chaînes d’approvisionnement pour les matériaux dont elle est dépendante et trouver un moyen d’extraction et/ou de fabrication pour ceux qu’elle ne peut produire.
2. Il en résulte de fortes dépendances de nature à remettre en question les principes du libre-échange et d’un retour probable au protectionnisme des pays qui posséderont ces matières premières, mais sont aussi un frein à la transition écologique.
Afin de rester dans la course du monde et garantir son indépendance, l’une des possibilités pour l’Europe serait de trouver des alternatives à même de forcer les échanges dans le monde en répondant aux besoins des différents états et ainsi assurer nos finances (tourisme, luxe, production intellectuelle, protection militaire, diplomatie, art et spiritueux, haute-technologie ?…).
Par l’intermédiaire d’un panorama de nos dépendances, regardons ensemble les solutions que nous devons trouver.
Ci-dessous une liste non-exhaustive des objectifs fixés et des besoins sous-jacents
Lithium
Le lithium est l’élément essentiel pour les voitures électriques car sa réaction électrochimique permet la charge et la décharge des batteries. Pour obtenir du lithium il faut suivre une étape de transformation à partir de son extraction issue de roches, d’argile ou de saumure. Aujourd’hui, le premier producteur mondial est l’Australie mais la plus grande concentration de lithium se situe dans la région appelée « le Triangle du Lithium » (1) à l’intersection de l’Argentine, de la Bolivie et du Chili qui détiennent 63 % des réserves mondiales.
Sur le plan de la production (le passage de la transformation de « l’or blanc » en batterie), l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) projette que l’Europe ne produira qu’environ 11% de la production mondiale en 2050.

De son côté, la France possède moins de 1 % des réserves de lithium du monde (2) et son exploitation en France sera difficile. D’abord parce que certains sites sont classés Natura 2000 (3), d’autre part parce que ces initiatives sont souvent accusées par les mouvements écologistes d’être des activités très polluantes (4).
Terres rares
La dénomination « terres-rares » regroupe un ensemble de 17 éléments métalliques très utilisés pour leur propriétés électroniques et chimiques aux applications industrielles nombreuses (métallurgies, optiques, etc…) (5) et sont présentes au sein des écrans, des puces électroniques ou encore des éoliennes.
La Chine possède un monopole écrasant même si celui-ci s’érode depuis quelques années avec l’arrivée sur le marché de pays comme la Russie, l’Inde et l’Australie. A l’heure actuelle, la Chine est le premier producteur mondial (70% de la production) pour près de 35% des réserves du monde. Le tableau ci-dessous nous montre au moins deux faits :
1. L’Europe est inexistante. La faute à un sol vide de ce précieux minerai ce qui nous rend alors dépendant du reste du monde ;
Cobalt
Le Cobalt est un minéral ferromagnétique (sa propriété principale est magnétique et possède des effets d’hystérésis magnétique) et est protégé de l’oxydation. Dans l’industrie, il est utilisé comme aimant mais aussi au sein des électrodes (et permet ainsi le passage du courant électrique).
Sa répartition géographique montre une forte dépendance de l’Europe vis-à-vis du monde. Ci-dessous, une carte issue du US Geological Survey de 2023 permettant de distinguer les principaux pays producteurs. La République Démocratique du Congo a produit 130 000 sur les 190 000 tonnes de l’année 2022 et possède actuellement la moitié des réserves du monde (4 millions sur 8 millions de tonnes). Là encore, l’Australie se distingue comme étant un pays avec des fortes réserves tandis que les pays d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Philippines, Papouasie-Nouvelle-Guinée) concentrent elles-aussi des réserves stratégiques en abondance.
Cuivre
Le cuivre est particulièrement utilisé pour ses propriétés de conductivité électrique et thermique. On le retrouve dans les radiateurs, des lignes à hautes tension pour les télécommunications mais aussi dans les circuits imprimés. Le cuivre est plutôt abondant dans le monde est se réparti erratiquement sur l’ensemble de la surface du globe. Ainsi, le diagramme circulaire ci-dessous présente les principaux pays producteurs et les principales réserves du monde.
Là encore, même si un plus grand nombre de producteurs est présent, l’Europe est dépourvu de ce minerai (en tout cas à forte dose). En complément, l’Amérique du Sud concentre près de 50% des réserves mondiales.
Pétrole
Alors que le combat contre le réchauffement climatique devrait nous inciter à nous passer de pétrole, jamais sa production et sa consommation n’ont été aussi élevées. Ainsi, l’AIE, dans son rapport sur les perspectives pour 2023 (« World Energy Outlook 2023 ») synthétise 3 scénarios :
1. Un scénario basé sur les politiques publiques annoncées (STEPS) où la demande pour le pétrole stagnera jusqu’en 2050 ;
2. Un deuxième scénario basé sur la réussite des objectifs annoncés par les gouvernements en matière d’énergie et de climat (APS) où la demande de pétrole diminue de 100 millions de barils par jour à 60 millions ;
3. Un scénario basé sur l’objectif de « Zéro émission nette » d’ici 2050 (NZE) qui permet de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C où la demande chute de 100 millions de barils par jour à 30 millions ;

En plus de continuer à émettre des émissions de CO2, nos finances personnelles seront aussi touchées par un phénomène économique bien connu : si la demande de pétrole est toujours importante ces prochaines années et que les réserves diminuent (par épuisement des gisements et en l’absence de nouveaux) alors mécaniquement les effets d’offres et de demandes s’activeront et le pétrole deviendra plus cher. Si l’on accepte les taxes sur le carbone dont le but est d’inciter les citoyens à se passer des produits polluants, il est possible que le litre d’essence ne fasse qu’augmenter à l’avenir. Le litre à 2€ deviendra un souvenir agréable finalement.
L‘électrification du transport routier est nécessaire pour se passer le plus largement possible du pétrole et ainsi garantir un approvisionnement permanent aux coûts limités en parallèle du développement d’une production d’électricité bas carbone (par centrale nucléaire ou par les énergies renouvelables). A ce titre, et c’est encourageant, les scénarii développés par l’AIE montrent qu’ils vont tous dans la voie d’un développement massif des énergies dites « vertes ».
Nickel
Ferromagnétique, ductile (capacité à être étiré et allongé sans se rompre) et offrant une bonne résistance à l’oxydation, le nickel est utilisé comme alliage avec l’acier, le fer ou le cuivre au sein de lasers, de turboréacteurs, de la carrosserie ou encore dans de nombreux produits électroménagers. Sa maîtrise est un atout hautement stratégique.
Les principaux producteurs de Nickel sont situés dans la zone indopacifique. La concentration des acteurs et la prééminence de l’Indonésie (1/4 des réserves du monde) l’a amené à réfléchir à la création d’un cartel du nickel sur le modèle de celui du pétrole (6).
Les cartels accroissent le poids géopolitique des pays membres et peuvent manipuler les prix et volumes de ces matières premières. Cette possibilité viendrait rendre plus difficile leur accès notamment par un renchérissement des coûts ce qui impliquerait mécaniquement des prix plus élevés chez nous.
Ainsi, le pays représente un peu moins de la moitié de la production mondiale de nickel pour l’année 2022 (7), là où la France n’existe qu’au travers de la Nouvelle-Calédonie.
La position française est très fragile. Les 3 entreprises qui s’occupent des activités minières et métallurgiques en Nouvelle-Calédonie présentent des comptes financiers négatifs (l’EBITDA et le résultat d’exploitation sont négatifs depuis au moins 2017 pour deux d’entre-elles) tandis que leur dette augmente (8).
Une stratégie sérieuse pour cette filière est possible comme le montre le rapport de l’IGF, il serait dommageable de perdre cet atout. Nous avons des mines, nous savons extraire cet or vert et qui plus est nous savons le raffiner, ce qui est un sérieux avantage face à la concurrence. Preuve que c’est possible : Tesla est le premier client de la mine de Goro située en Nouvelle-Calédonie (9)
Gaz (liquéfié et de schiste)
Le gaz est présent sur une grande partie de la surface du globe mais conservé de différentes manières, principalement au nombre de deux : le gaz dit « naturel » qui est retenu sous forme gazeuse dans des roches en sous-sol et le gaz de schiste (emprisonné dans de la roche et dont le moyen d’extraction – la fracturation hydraulique – est réputé polluant).
Les principaux producteurs en 2022 sont les Etats-Unis (grâce au gaz de schiste avec près de 23% de la production mondiale de gaz) ainsi que la Russie et l’Iran (grâce au gaz naturel liquéfié avec respectivement 17% et 6% de la production mondiale) :
L’absence de production de gaz en France a causé de sérieuses problématiques économiques et morales face à la Russie lors de la guerre en Ukraine. Afin de pallier cette problématique, le choix a été fait d’acheter du gaz auprès des Etats-Unis, dont la production est essentiellement du gaz de schiste. La règlementation française interdit aujourd’hui l’utilisation de la fracturation hydraulique comme moyen de d’extraction du gaz dans nos sols (seul pays en Europe avec la Bulgarie à l’interdire)
Ainsi, nous nous refusons de produire chez nous du gaz (bien que polluant) que nous achetons plus cher chez les autres. Ce choix « écologique » et moral se confronte à la réalité économique. Nous passer du gaz devient une nécessité.

Silicium
Le silicium est le deuxième élément le plus abondant sur Terre (juste après l’oxygène). Son utilisation technique doit cependant demander un traitement particulier après son extraction afin qu’il puisse devenir pur. Le silicium est un élément essentiel des transistors (grâce auxquels les systèmes informatiques peuvent fonctionner) et sont très présents dans les panneaux solaires. Là encore, sans silicium pas de transition énergétique ou de maitrise de l’informatique.
Encore une fois, la Chine est sans égale dans la production de silicium même si nous pouvons noter des compétiteurs européens.
Maitriser la chaine d’approvisionnement et la relocaliser en France permettrait de produire des panneaux photovoltaïques en Europe au lieu d’en acheter en Chine comme c’est actuellement le cas (Ce qui participe au déficit de notre balance commerciale).
Uranium
L’uranium est un métal radioactif grâce auquel le fonctionnement des centrales nucléaires est possible : c’est leur combustible. La France, de par son parc nucléaire, en a un besoin important et le coup d’état au Niger (premier exportateur d’uranium en France) pose des questions sur notre indépendance. De ce côté, c’est Orano (ex-Areva) qui est chargé pour le compte de la France de fournir l’essentiel de l’uranium au travers de ses mines de production disséminées partout dans le monde. Dans une optique de diversification de ses sources d’approvisionnement, Orano et la France viennent de signer un contrat en vue de l’exploitation de la plus grande mine d’uranium du monde en Mongolie (10)
D’après Orano, il y aurait 7 ans de stock d’uranium au sein des sites Français pour faire fonctionner les centrales nucléaires et 20 ans par l’intermédiaire de ses mines au Kazakhstan, au Canada et au Niger (11). L’indépendance de la France en Uranium est assurée à moyen terme.
Au-delà des questions liées à la sécurisation de nos chaînes d’approvisionnements, d’autres dépendances économiques existent – plus classiques – et dont la maîtrise est absolument nécessaire pour la survie de l’Europe.
Dette
Sans tomber dans le débat lié à l’austérité des politiques publiques, la bonne maitrise des finances publiques est une condition sine qua non si l’on souhaite pouvoir satisfaire nos besoins de redistribution et d’investissements. Les déficits créés depuis près d’un demi-siècle augmentent notre fragilité économique par l’intervention toujours plus persistante de la dette. Les conditions d’emprunts jouent alors fortement sur notre solvabilité et notre indépendance géopolitique.
Afin de se développer, les pays d’Afrique préfèrent de plus en plus se tourner vers la Chine pour s’endetter au lieu de faire appel au Club de Paris. Il en résulte des contrats opaques et des risques importants car ceux-ci mettent comme garantie des infrastructures stratégiques, notamment.
Un exemple qui devrait nous alerter : en raison du non-remboursement du prêt ayant permis la construction du port d’Hambatota au Sri Lanka celui-ci a été saisi par la Chine comme moyen de recouvrement. En citant l’article « En échange de l’effacement d’une ardoise d’un milliard de dollars, Pékin a acquis la concession exclusive de l’ouvrage ». La Chine devient petit à petit un créancier majeur des pays en voie de développement (12).
Ainsi, d’après les données de la Banque Mondiale les pays les plus endettés auprès de la Chine en 2020 sont essentiellement situés en Afrique en Asie de l’Est et en Amérique latine. En réalité ces crédits alléchants asphyxient des pays entiers et la Chine peut ainsi récupérer des ressources minières locales et faire grandir son influence.

L’acquisition d’actifs stratégiques par la Chine s’effectue aussi en Europe où l’on rappellera que lors de la crise économique grecque le groupe chinois Cosco (spécialiste de la gestion des ports) est devenu actionnaire majoritaire du port du Pirée alors l’un des plus grands ports d’Europe (13).
Il serait réducteur de ne prendre que le niveau d’endettement. Affinons légèrement la discussion avec la charge d’intérêts (soit le montant des intérêts échus chaque année). La remontée des taux d’intérêt pour faire face à l’inflation apparue en 2022 et 2023 est inquiétante pour deux raisons au moins :
1. Augmentation de la charge de la dette des pays. Contracter un nouveau prêt pour l’Etat revient dorénavant à rembourser un taux d’intérêt plus élevé (le taux souverain de la France à 10 ans est de 3% fin 2023 contre 0% en 2020). Ainsi, alors que la charge de la dette de la France diminuait depuis 20 ans, voilà qu’elle remonte depuis la crise Covid. Passant de 38 milliards € en 2022 à 52 milliards € en 2023 (en Projet de Loi de Finances) soit 7% du budget.
2. Des arbitrages seront nécessaires entre l’investissement et le remboursement. Les pays qui feront défaut sur leur dette seront exposés à des risques de sous-investissement et de privatisation de leurs entreprises stratégiques. D’un autre côté, celles qui veulent éviter le défaut devront faire des choix dans le paiement de prestations sociales, des salaires des fonctionnaires, de blocage de certaines subventions, etc…
Alors qu’en 2020 la plupart des taux d’intérêt des banques centrales étaient négatifs, ils sont quasi intégralement devenus positifs en 2022. Ce graphique du PIIE montre qu’entre 2020 et 2022 la remontée des taux directeurs a été forte et rapide. Cette remontée s’effectue dans un contexte d’augmentation de l’inflation que les banques centrales souhaitent combattre. Evidemment ceci a directement une incidence sur le pouvoir d’achat des citoyens et la croissance économique mais aussi sur le coût de la dette (sujet qui nous intéresse ici).
La question de la soutenabilité des finances publiques devient alors un sujet majeur. La maitrise globale de la dette diminuera l’exposition à l’intervention étrangère et évitera des choix douloureux en matière d’investissement.
Plus tôt nous mettons fin à l’inflation plus tôt nous reviendrons à des taux d’emprunts acceptables pour les citoyens et pour les finances publiques. La résorption de l’inflation est en bonne voie. Fin 2023, l’inflation avait baissé plus que prévu par la Banque Centrale Européenne. (Via @heimbergecon)

Blé
La guerre en Ukraine a complètement chamboulé l’approvisionnement du blé et aggrave les situations de pénuries des pays d’Afrique qui sont fortement dépendants de la Russie et de l’Ukraine. Cela laisse présager une immigration accrue en provenance de ces pays ainsi une vassalisation de ces pays envers la Russie et la Chine qui apparaitront comme des acteurs sûrs et efficaces. On peut ainsi noter que Vladimir Poutine a promis des livraisons gratuites de céréales pour plusieurs pays d’Afrique en difficultés (14)
Le graphique ci-dessous de l’Observatoire de la Complexité Economique montre plusieurs informations intéressantes sur la fourniture de blé dans le monde :
– La France fait partie des principaux fournisseurs de blé au monde ;
– L’Egypte importe plus de la moitié de son blé de Russie et d’Ukraine. En cette période particulière qui combine de nombreux facteurs déstabilisants, il n’est donc pas étonnant que l’Egypte subisse une crise économique sans précédent (15) ;
– La Chine s’approvisionne auprès de pays plus sûrs sur le plan international : France, Canada et Etats-Unis ;
– On constate une forte exposition des pays d’Afrique à des pays actuellement peu sécurisés : Russie et Ukraine ;
La domination de l’Occident sur ce plan est à la fois une bonne nouvelle pour notre capacité diplomatique et économique, mais la forte exposition des pays d’Afrique à l’instabilité ne fera qu’aggraver leur pouvoir de négociation déjà faible.

Armes
La recomposition qui s’opère actuellement dans le monde sous nos yeux force les pays à s’armer. Si bien sûr la guerre amène la guerre, nous ne devons pas oublier que la géopolitique est un rapport de force permanent et dont les armes au sens militaire sont les premiers éléments de la dissuasion. La possession de l’arme nucléaire, la capacité à produire des obus, des tanks, des armes, la possession d’une armée permet aux pays de se défendre sur la scène internationale.
Sur ce plan, la France brille (si le terme est acceptable) via des entreprises de grandes qualités réputées dans le monde entier : Naval Group, Thales, Dassault…La France est le 3ème plus gros exportateur de matériel militaire dans le monde et nous pouvons remarquer une prépondérance des pays européens dans le domaine de l’armement. De l’autre côté, les principaux importateurs sont situés en Asie (Chine, Pakistan) et au Moyen-Orient où les conflits régionaux sont déjà très présents (on peut citer le conflit Israélo-arabe, le conflit entre Turcs et Kurdes, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la présence de Daech, le conflit entre sunnites et chiites mais aussi entre l’Inde et le Pakistan)
Cette situation n’est pas isolée. On peut aussi citer le Venezuela qui vient d’annexer illégalement une partie du Guyana en Amérique du Sud ou encore les multiples coups d’état au sein des pays du Sahel qui s’accumulent depuis 2019 (Mali, Soudan, Niger…) dont les pouvoirs politiques présents souhaitent faire appel à la milice Wagner au détriment des forces françaises.
Conclusion
Développer nos relations avec les pays d’Afrique et d’Asie est une nécessité. Le temps révolu des colonisations militaires et culturelles a laissé place aux échanges économiques du monde libéral. Les difficultés françaises en Afrique et la facilité d’intégration de la Russie et de la Chine par l’intermédiaire de l’armée (Via Wagner) et de l’utilisation extensive de la dette combinées à une haine anti-France montée de toute pièce via la désinformation ou réelle sont inquiétantes pour nos positions.
L’environnement industriel complexe (souhait de réindustrialiser l’Europe) et le marasme technologique (absence de gain d’efficacité, suspicion envers toutes nouvelles technologies) limitent les augmentations de salaires et donc l’augmentation des recettes publiques pourtant nécessaires aux investissements (santé, éducation, militaires, justice, écologie).
L’Europe devra se trouver des avantages comparatifs afin de pouvoir financer son modèle social et continuer à répondre aux désirs des citoyens. Les Etats-Unis resteront une puissance de premier plan, elle est indépendante grâce à ses ressources et elle est incontournable sur la scène internationale malgré ses déboires militaires. La Russie reste malgré tout un partenaire utile à l’Europe quoiqu’en disent nos idéaux. Elle possède des ressources minières et énergétiques, se passer de ce fournisseur à des conséquences lourdes sur l’économie européenne. Plus vite nous nous trouverons des alternatives (via la technologie, l’amélioration des procédés ou encore via la sobriété) plus vite nous retrouverons une indépendance diplomatique.
L’Afrique a toutes les cartes pour devenir un continent puissant. Seules son instabilité politique et son émigration lui portent fortement préjudice : la fuite des cerveaux couplée à une dépendance alimentaire et économique du fait d’une grande corruption freinent son développement, souvent au profit de la Chine qui y voit des concurrents en moins et de la Russie qui consolide son pouvoir géopolitique.
Sources :
(1)https://www.courrierinternational.com/article/enquete-les-immenses-reserves-de-lithium-damerique-latine-ravivent-les-nationalismes
(2) https://www.challenges.fr/industrie/et-si-lon-ouvrait-des-mines-de-lithium-en-france_792510
(3)https://www.ouest-france.fr/economie/industries/carte-ou-se-trouvent-les-gisements-de-lithium-en-france-aaa73e92-53a9-11ed-b0ae-cbfffe64e014
(4) https://www.humanite.fr/societe/mines/lithium-la-france-bientot-2e-producteur-mondial-malgre-le-danger-environnemental-768510
(5) https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/lanthanide/65032
(6) https://www.ft.com/content/0990f663-19ae-4744-828f-1bd659697468 « Indonesia considers Opec-style cartel for battery metals »
(7) https://www.ft.com/content/4e442979-36c7-47c3-9682-46a5d199a752 « Is Indonesia finally set to become an economic superpower? »
(8)https://www.igf.finances.gouv.fr/files/live/sites/igf/files/contributed/Rapports%20de%20mission/2023/VF_250723_Rapport_nickel.pdf (page 7 et 8 pour les tableaux concernant les résultats financiers)
(9) https://www.courrierinternational.com/article/energie-verte-en-nouvelle-caledonie-la-quete-du-nickel-vert-de-tesla
(10)https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/nucleaire-orano-en-passe-d-exploiter-en-mongolie-l-une-des-plus-importantes-mines-d-uranium-du-monde-979862.html
(11) https://www.orano.group/fr/decodage/nucleaire-un-atout-pour-l-independance-energetique-de-la-france
(12) https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/Le-Sri-Lanka-piege-credits-chinois-2019-12-03-1201064175
(13)https://www.la-croix.com/Monde/Le-port-Piree-histoire-millenaire-Grece-antique-rachat-entreprise-chinoise-2023-02-10-1201254619
(14)https://www.latribune.fr/economie/international/sommet-russie-afrique-vladimir-poutine-promet-de-livrer-gratuitement-des-cereales-a-six-pays-africains-971257.html
(15)https://www.zonebourse.com/cours/devise/EURO-EGYPTIAN-POUND-EUR-E-2361073/actualite/Quelle-est-l-ampleur-des-difficultes-economiques-de-l-Egypte–45530801/